Posté le 6 décembre 2023
La loi dite DDADUE du 10 mars 2023 de mise en conformité avec le droit Européen impose aux employeurs de nouvelles obligations, le décret du 30 octobre 2023 applicable à effet du 1er novembre 2023 donne des précisions sur ces obligations.
A compter du 10 septembre 2023, les durées des périodes d’essai deviennent :
La période d’essai pouvant être renouvelée si un accord de branche le prévoit.
La durée maximale étant alors :
Le tout, sans possibilité de prévoir des durées plus longues par accord de branche. Les durées plus courtes de période d’essai restent applicables, en cas d’accord de branche postérieur à la loi du 25 juin 2008.
Le renouvellement de la période d’essai nécessite un formalisme important.
A/ L’accord de branche applicable doit prévoir la possibilité de renouvellement. A défaut, le renouvellement de la période d’essai n’est pas possible.
B/ Le renouvellement de la période d’essai suppose l’accord du salarié. Une simple signature du salarié sur la lettre de renouvellement de la période d’essai ne suffit pas. (Soc 25 Janvier 2023 n°21-13699).
Il est donc conseillé de demander au salarié d’apposer la mention : « bon pour renouvellement de la période d’essai ». Et de signer.
L’employeur doit communiquer au salarié les informations suivantes :
Le plus simple sera de faire figurer toutes ces informations dans le contrat de travail.
L’article L1221-5-1 du code du travail prévoit que si l’employeur ne communique pas au salarié les informations ci-dessus, le salarié peut adresser à l’entreprise une mise en demeure aux fins d’obtenir communication des éléments dont il ne dispose pas.
Dans l’hypothèse où le salarié n’obtient pas les informations manquantes, le salarié peut saisir le juge (le Conseil de Prud’hommes) aux fins d’obtenir communication des éléments lui faisant défaut.
Le décret crée l’article D1248-8 du code du travail.
Tout salarié en CDD peut présenter une demande d’information sur les postes à pourvoir en CDI par tout moyen. En pratique, mail ou courrier.
L’entreprise doit fournir dans un délai d’un mois, par écrit la liste des postes en CDI à pourvoir qui correspondent à la qualification professionnelle du salarié.
L’employeur est dispensé de répondre à cette demande, si le salarié a déjà formulé la même demande par deux fois dans l’année civile en cours.
Pour les entreprises de moins de 250 salariés, la première réponse est écrite, la seconde peut être orale si elle est inchangée. En pratique, il sera conseillé de répondre par écrit aux fins de se ménager la preuve qu’une réponse a été donnée.
Il faut rappeler que conformément à l’article L1242-17 du code du travail il existait d’ores et déjà une règle prévoyant qu’à la demande du salarié en CDD ayant une ancienneté de 6 mois, l’employeur était tenu de l’informer des postes disponibles en CDI.
La règle est donc double désormais :
Le décret crée l’article D1251-3-1 du code du travail.
Tout salarié en contrat d’intérim une demande d’information sur les postes à pourvoir par tout moyen. En pratique, mail ou courrier.
L’entreprise doit fournir dans un délai d’un mois, par écrit la liste des postes en CDI à pourvoir qui correspondent à la qualification professionnelle du salarié.
L’employeur est dispensé de répondre à cette demande, si le salarié a déjà formulé la même demande par deux fois dans l’année civile en cours.
Pour les entreprises de moins de 250 salariés, la première réponse est écrite, la seconde peut être orale si elle est inchangée. En pratique, il sera conseillé de répondre par écrit aux fins de se ménager la preuve qu’une réponse a été donnée.
Il faut rappeler que conformément à l’article L1251-257 du code du travail il existait d’ores et déjà une règle prévoyant qu’à la demande du salarié en CDD ayant une ancienneté de 6 mois, l’employeur était tenu de l’informer des postes disponibles en CDI.
La règle est donc double désormais :
Il faut rappeler que pour les salariés à temps partiel, l’article L3123-3 du code du travail prévoyait déjà que le salarié souhaitant bénéficier d’un temps plein en informe l’employeur.
L’entreprise est ensuite tenue d’informer le salarié des postes disponibles correspondant à sa qualification.
Il convient en conséquence d’être très vigilant sur le suivi des informations à communiquer aux salariés. Il s’agira là en effet peut-être d’une source de contentieux pour les salariés procéduriers.